De plus en plus de musées se lancent dans l’expérimentation de technologies, afin de rendre l’expérience des visiteuses et visiteurs encore plus spéciale, plus unique, et encore plus mémorable. Ce ne sont pas des « tests » maladroits, mais bel et bien le fruit de collaboration poussées et réfléchies, entre des laboratoires de recherches et des musées, dont les retombées sont calculées et mesurées.
Orange et le Louvre-Lens : entre culture et innovation
Afin de promouvoir l’usage de nouvelles technologies, la Compagnie France Telecom – Orange et le Louvre-Lens se sont lancés dans une étroite collaboration, axée surtout sur la recherche.
Orange, dans le but de mettre en avant de nouveaux usages de la technologie, et notamment de la culture, s’est installé comme « coach numérique » du Louvre-Lens. Ce n’est que le premier dans l’accompagnement des différentes institutions, mais c’est un grand pas, qui allie culture et innovation. L’objectif principal : valoriser le patrimoine, le mettre en avant d’une manière différente et innovante.
Ce partenariat a pris place entre 2010 et 2015. Ces cinq années ont réellement permis de développer ce « laboratoire », dans le but de faire un ensemble de recherches, sur les pistes à exploiter, les innovations les plus pertinentes, la cohérence des usages des différents outils. Cette alliance a permis d’imaginer le développement et le déploiement d’interfaces nouvelles, mais aussi de nouvelles formes d’interactivités.
Des expérimentations sur le thème de la technologie
Parmi les différents outils expérimentés, trois outils ont été développés grâce à ce laboratoire Orange – Louvre-Lens, et dont la pertinence n’est pas à questionner.
Un prototype de tablette tactile 3D a été mis en place. L’innovation ici, c’est que cette tablette propose une composante de spatialisation, avec du son et des vibrations, afin d’appréhender de manière plus ludique les différentes ambiances du musée. Grâce à cette technologie, il est désormais possible de « toucher » des objets antiques, via la tablette, sans risquer d’altérer les vrais objets.
Autres prototypes 3D : interaction gestuelle avec de la 3D et du relief, afin de permettre une meilleure immersion des visiteur.use.s dans l’espace, en proposant des contacts avec les objets, et la navigation par gestes 3D, sur smartphones, afin de naviguer plus simplement entre les différentes œuvres d’art. Parmi ces trois expérimentations, c’est la gestuelle 3D qui l’a emporté, et qui a séduit le public. Elle est alors passée au stade de « démo », dans l’objectif de développer plus largement cet outil.
Découverte de nouveaux horizons
Au-delà de proposer des prototypes et des outils directement disponibles, ce genre de recherches et de partenariats permettent d’ouvrir les horizons sur ce qui pourra être fait à l’avenir, ce sur quoi il sera pertinent de réfléchir.
Ces recherches ont principalement été axées, au début, sur le parcours visiteur lui-même, sur les besoins des visiteuses et visiteurs. Il en est ressorti que ce à quoi il fallait surtout réfléchir, c’est l’environnement dans lequel les visiteuses et visiteurs vont évoluer au sein du musée, et pour cela, il faut s’intéresser tout particulièrement à leurs besoins. Pour conserver une vision toujours aussi agréable du musée, il s’agit d’associer visite autonome et visite guidée.
Suite à cela, des concepts ont émergé, donnant des pistes de réflexion pour les autres musées. Pour associer guide et visite autonome, les sols interactifs sont particulièrement intéressants, puisqu’ils permettent d’allier humain et visite en autonomie. Les tablettes peuvent être utilisées pour faire le lien entre le guide et les individus, puisque le guide peut envoyer des informations sur la tablette dont sont équipé.e.s les visiteuses et visiteurs. Enfin, la réalité augmentée, est un moyen pour le guide de proposer du contenu, qui n’est pas forcément affiché directement, sans encombrer la visite pour autant.
L’objectif principal de la recherche sur les nouvelles technologies entre culture et innovation, c’est de proposer des outils nouveaux, de médiation culturelle, grâce à des dispositifs nouveaux ou déjà existants. Il est important de bien penser aux besoins des différent.e.s visiteur.use.s, puisqu’il ne s’agit pas d’imposer des outils, mais bel et bien d’enrichir la visite, en offrant des visites « traditionnelles », et des visites un peu plus innovantes, pour celles et ceux qui le souhaitent.
