Les affichages digitaux et dynamiques s’emparent de plus en plus des milieux urbains alors que la technologie se démocratise et devient plus accessible. À l’inverse des précédentes décennies où les affichages dynamiques extérieurs s’imposaient dans le centre des villes comme des moyens publicitaires de masse, ils s’invitent aujourd’hui à une échelle plus locale pour servir des communautés de quartier et s’inscrire dans une dimension de proximité.
À l’échelle d’un quartier, un fil d’actualité digital peut renforcer les liens sociaux, favoriser la communication de proximité, tout en promouvant et dynamisant la vie locale. Il ne s’agit plus seulement d’informer, mais de créer une interaction citoyenne, une réciprocité entre la technologie et les habitants.
L’écran tactile d’affichage dynamique : une solution citoyenne pour les collectivités
Les collectivités locales expérimentent aujourd’hui de nouvelles façons d’informer et de communiquer avec leurs administrés. L’écran tactile d’affichage dynamique, installé dans une mairie, sur une place publique, ou dans un bâtiment administratif, devient un outil de lien entre institutions et citoyens. Il affiche des informations pratiques, des événements à venir, des alertes ou encore des informations de service public.
Outre sa fonction d’information, il contribue à la valorisation du territoire : un affichage dynamique bien conçu et bien positionné montre une ville moderne, connectée et à l’écoute de ses citoyens.
Annecy et ses totems numériques : une ville connectée, à quel prix ?
La ville d’Annecy a récemment fait installer plusieurs totems numériques dans des lieux stratégiques. Ces totems servent de support à un fil d’actualité digital local : événements culturels, alertes météo, travaux en cours, horaires de marchés, etc. Une technologie qui attire l’œil et suscite la curiosité.
Mais cette modernisation a un coût. Le prix d’un totem digital outdoor peut varier de 15 000 à 40 000 euros, selon les fonctionnalités, la taille de l’écran, la qualité des matériaux et les services annexes (maintenance, alimentation solaire, connectivité). Pourtant, les retombées sociales et économiques peuvent justifier l’investissement à long terme.
Soofa : une initiative connectée urbaine pour servir les communautés locales
Soofa est une initiative américaine innovante lancée en 2014 par Sandra Richter et Jutta Friedrichs au sein du Media Lab du MIT. Leur idée ? Développer une signalétique digitale urbaine et écologique, alimentée par panneaux solaires. Ces bornes interactives ont d’abord été installées dans des grandes villes comme Boston ou Miami, avant d’être testées à Somerville, dans le quartier d’innovation SomerNova.
Sur ces bornes sont diffusées des actualités locales, du contenu communautaire, des œuvres artistiques locales et parfois même de la publicité locale. C’est la communauté qui crée le contenu, pour la communauté elle-même. Les passants peuvent s’informer en temps réel sur les événements et actualités de leur quartier, directement en marchant dans la rue.
Soofa fonctionne comme une sorte de réseau social urbain. Gratuit à utiliser, il est néanmoins possible de sponsoriser du contenu pour en améliorer la visibilité, comme sur les plateformes traditionnelles.
Quand l’espace public devient un média vivant
Ce que propose Soofa, c’est de transformer l’espace urbain en un espace vivant et informatif, capable d’évoluer selon les besoins de ses habitants. En rendant les données publiques visibles et accessibles, ces bornes créent un nouveau langage visuel dans la ville.
Plus qu’un simple outil technologique, Soofa contribue à une expérience piétonne augmentée : marcher dans sa ville devient un moment d’information, de découverte et d’engagement. Ce dispositif favorise aussi la visibilité des initiatives locales, trop souvent reléguées au second plan dans les médias traditionnels.
Everett : la ville pionnière du transport intelligent
Inspirée par cette approche, la ville d’Everett, au nord de Boston, a collaboré avec Soofa pour digitaliser son système de transport public. Des écrans dynamiques ont été installés aux stations de bus et points de passage fréquentés. On y retrouve :
- Les horaires des transports en temps réel
- Des informations sur les événements communautaires
- Des informations d’urgence ou des alertes météo
- Des campagnes de sensibilisation locale
Cette démarche est fondée sur une philosophie inclusive : considérer le transport public non seulement comme un moyen de déplacement, mais comme un vecteur de cohésion sociale. Les temps d’attente deviennent utiles, informatifs et interactifs.
Des écrans d’affichage dynamique au service des collectivités françaises
En France, de plus en plus de villes moyennes et de collectivités rurales s’interrogent sur l’intérêt d’adopter des écrans dynamiques similaires. Les bénéfices sont nombreux :
- Communication instantanée avec les habitants
- Valorisation du commerce local
- Promotion des événements culturels
- Accès aux services de proximité
- Renforcement du tissu associatif local
Ces dispositifs peuvent aussi jouer un rôle écologique : en favorisant la consommation locale, en diminuant la distribution de tracts papier, ou en promouvant la mobilité douce.
Vers des écrans interactifs avec inscription directe aux activités locales
L’avenir de ces technologies réside dans l’interactivité. On peut imaginer des écrans dotés d’interfaces tactiles permettant aux passants de :
- S’inscrire à un atelier organisé par une association de quartier
- Contacter une aide locale ou un service de santé
- Réserver une place pour un événement culturel
- Consulter les menus des cantines scolaires
- Rechercher une aide administrative
Ainsi, les associations de quartier, souvent en manque de visibilité, pourraient trouver une plateforme idéale pour atteindre de nouveaux publics. Les citoyens deviennent alors acteurs de la vie locale.
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Fil d’actualité digital : une initiative généralisable et modulable avec une forte plus-value
La portée des bénéfices de l’initiative Soofa a dépassé les attentes des porteurs du projet et l’impact a été plus fort qu’escompté. Bien que la vie communautaire et de quartier est d’autant plus prégnante dans la culture américaine, un tel projet pourrait avoir un impact fort au sein des villes françaises.
En effet, promouvoir les initiatives locales telles que les associations qui ont un impact positif sur leur communauté ou les événements en diffusant par exemple les horaires des marchés et la programmation des salles de spectacle aux alentours donne vie au quartier. En ce sens, une telle initiative peut posséder une dimension écologique en promouvant la consommation locale et les commerces de proximité.
On peut également élargir la portée d’un tel dispositif en milieu urbain en proposant des écrans munis d’une interface tactile sur laquelle les passants pourraient s’inscrire à des ateliers organisés par des associations de quartier.
En effet, nombreuses sont les associations à manquer de visibilité sur leurs activités qui pourraient servir la vie de la communauté dans laquelle elles s’inscrivent. En particulier, cela permettrait de promouvoir des ateliers de réparation d’appareils domestiques ou la mise en réseau de personnes au sein d’un cercle d’entraide. Ainsi, de telles innovations invitent le milieu urbain à se repenser et réinventer la relation réciproque qu’il entretient avec ceux qui l’habitent et le font vivre.
L’affichage dynamique : un levier d’inclusion, de participation et d’innovation
Ces nouvelles formes de communication permettent de réinventer la ville : plus participative, plus humaine, plus durable. Les affichages dynamiques ne sont plus de simples outils publicitaires ; ils deviennent les porte-voix des citoyens.
Dans les quartiers où la fracture numérique est réelle, ces écrans deviennent aussi des relais d’information essentiels, accessibles à tous, sans nécessiter de smartphone ni de connexion Internet.
La technologie ne doit pas éloigner les individus, mais les rapprocher, les connecter, les impliquer dans ce qui fait leur quotidien : leur quartier, leur ville, leur communauté.
Conclusion : la ville connectée est au service de l’humain.
L’exemple de Soofa et des initiatives d’affichage digital urbain démontre que la ville intelligente ne se limite pas aux données et à la surveillance. Elle peut être chaleureuse, inclusive et porteuse de sens. En adoptant ces dispositifs, les collectivités peuvent donner une voix visible à leurs citoyens, valoriser les talents locaux, promouvoir la vie associative et renforcer les liens entre les habitants.
L’affichage dynamique devient alors plus qu’un simple outil de communication : un média citoyen, vivant, interactif, et au service du bien commun.